Le canal des Moines a été construit au 14ème siècle pour irriguer nos terres agricoles. Ils traversent 3 communes : Le Périer, Entraigues et Valbonnais.
Sa longueur est de 7kms de Champchauzat jusqu'au ruisseau du Royer. Des vestiges d'une prolongation du canal en aval existent mais ne sont pas alimentés en eau.
Il est alimenté par les sources de Champchauzat, et l'été il faut aussi une prise d'eau rustique au fil de la malsanne dite "volante", c'est à dire sans ouvrage en travers du lit.
Cette prise d'eau présente régulièrement (en cas de crues) des dysfonctionnements du fait de la mobilité du lit de la Malsanne (elle se déconnecte de la rivière) et du charriage des matériaux ou embâcles (elle se trouve engravée).
Ses usages sont multiples : irrigation agricole et domestique (jardin), dilutio des eaux usées, d'agrément pour la randonnée et dispose d'un fort intérêt patrimonial architectural et historique.
Il est géré par une Association Syndicale Autorisée l'ASA de la Marsanne qui l'entretient et qui organise aussi chaque année des corvées collectives pour le nettoyer avant de le remettre en eau.
Les Valbonnetins qui y participent perpetuent ainsi une coutume ancestrale, ouverte à tous les volontaires.
R1 Captage des eaux de la Malsanne à Champsauzat à ChantePérier (Le Périer)
R2 Captage des eaux de la Malsanne à Champsauzat à ChantePérier (Le Périer)
R3 Descente vers Pont Vieux d'entraigues
R4 Traversée sous le ruisseau de la Pisse
R5 Réservoir d'eau de Leygat
R6 Intersection du GR 50 avec le canal
R7 Traversée à gué de la Drayre
R8 Descente vers Leygat
R9 Le canal en amont de Péchal
Noémie et Henri Blanc, ont été interviewé par "Le Fil Conducteur" pour en savoir un peu plus sur le canal des Moines (Fil Conducteur été 2015)
Qui était béalier dans votre famille ?
Aucun n'était béalier mais mon grand-père Jean Garcin était président du syndicat d'arrosage du Grand Canal, ensuite ce furent mon beau-père Amédé Blanc, Elie Sauze, mon père Albert Blanchard , mon mari Henri et maintenant Aimé Baret.
Comment devient-on président ?
Il est élu par les membres du conseil d'administration (8 syndics). Pour en faire partie il fallait avoir suffisamment de terre et plus on avait de terre, plus on avait de voix.
Et le béalier dans tout ça ?
C'est celui qui conduit l'eau, il ouvre et ferme les vannes afin de la répartir. Il y avait 3 béaliers, embauchés par le syndicat et payés par les cotisations (rôles) des adhérents.
Comment l'eau était-elle répartie ?La répartition se faisait en heures d'ouverture de la vanne et cette durée dépendait de la superficie à arroser. L'unité de référence était la "sétérée" égale (à Valbonnais) à 16,75 ares pour 1h30 d'arrosage.
Extrait du "Carnet de Compte" A quelle période de l'année cela fonctionnait-il ?Après les foins, le canal était mis en eau et il y avait 3 "tournées" d'arrosage de 21 jours chacune jusqu'en septembre.
Chaque "tournée" permettait d'arroser les 150 ha de tous les propriétaires. Les jardins avaient un régime particulier. Le vendredi après-midi leur était réservé.
Ce canal des Moines, d'où vient-il et où va-t-il ?
Ce canal, du 14ème siècle, part au niveau des sources de Champ Sauzat, sur la commune du Périer, en face de Valécrin. Il se termine au Royer.
Tout le long de son parcours il y avait des "branches" qui distribuaient l'eau dans les terrains en contrebas.
Comment est-il alimenté ?
D'abord par les sources de Champsauzat et si ce n'est pas suffisant par la Malsanne. Cette dérivation de la rivière était aménagée à l'aide de "cabrettes" constituées de vergnes lestés par des pierres.
De nos jours on fait un chenal. Près de la prise d'eau il y avait le garde canal (dont le plus connu était Moïse), une de ses missions était de fermer le canal lorsque la Malsanne était en crue.
Comment etait-il entretenu ?
Vous savez, c'est comme dans "Manon des Sources", il y a toujours des problèmes avec l'eau. Certains prenaient l'eau la nuit, certains se sentaient lésés, cela se terminait parfois chez le garde champêtre.
Vous n'imaginez pas l'importance de l'eau autrefois, dans notre village. Tout le monde avait un jardin, des vaches, des chèvres, des moutons, il y avait cinquante vaches à Péchal…L'eau était précieuse.